Nombre total de pages vues

vendredi 9 septembre 2011

La Communale

Pour répondre aux interrogations de la petite JOUNE, ces quelques lignes pour dépeindre la scolarité des petits paysans des années cinquante.
J'ai vécu toute ma scolarité à l'école communale de Saint Andéol. En 1954, j'entrais au cours préparatoire 1ère année, j'avais 6 ans, la maitresse s'appelait Mme Boyer, elle devait s'occuper d'une vingtaine de gosses de 6 à 14 ans, c'était une classe unique, c'est à dire qu'elle devait apprendre à lire aux petits et aussi préparer les grands pour le Certificat d'Etudes Primaire. Cela demandait beaucoup de travail et c'était souvent pour les institutrices un premier poste, une véritable mise à l'épreuve pour débutants.
Nous allions à l'école à pied, par tous les temps, on rentrait manger à la maison, il n'y avait pas de cantine. Comme j'habitais à 1.5 km de l'école, je devais faire 6 km par jour. A 10 ans, ma grand mère m'acheta un vélo qui me fit gagner beaucoup de temps pour le trajet (Ce gain de temps était souvent mis à profit pour faire des bétises avec les copains  ...)
Il n'y avait aucun confort dans la salle de classe, un bac en ciment et une pompe à main servaient de lavabo, la salle de classe était chauffée par un poële à bois que l'on devait allumer tous les matins et qui commençait à chauffer deux heures après, quant il ne nous enfumait pas. Les toilettes étaient des batiments en parpaing avec un trou au dessus d'une fosse que le cantonnier vidait une fois par an (Bonjour les odeurs!!!).
Au cours du terrible mois de février 1956, la température était descendue au dessous de moins 25, l'école avait été fermée, impossible à chauffer et l'encre gelait dans les encriers.
Mais il y avait aussi la belle saison où nous jouions sous les tilleuls qui embaumaient au moment de leur floraison. Ces fleurs de tilleul, nous les ramassions et les faisions sécher au grenier au dessus du logement de l'institutrice. Cela faisait un peu d'argent pour notre coopérative, argent qui servait à acheter quelques livres pour la bibiothèque de l'école.
Au début des années, 60 le confort arrivait à l'école de St Andéol, des lavabos avec l'eau courrante froide et chaude, un poële à mazout, que nous n'avions plus besoin d'allumer le matin et des toilettes avec chasse d'eau (Le grand luxe !!!).
Il y avait une certaine solidarité chez tous  ces gosses, les grands aidaient les plus petits, pas de jalousie, comme nos parents étaient tous des petits paysans qui vivotaient sur leur petit coin de terre, nous n'avions pas de beaux habits, ni de jouets coûteux. Les jouets étaient fabriqués avec des matériaux de récupération (vieilles bobines, boites de conserve, fil de fer...).
Le grand jeu des jeudis (le jeudi était le jour sans école) c'était la construction de cabanes, un peu comme dans : "La Guerre des Boutons" de Louis Pergaud.
J'étais plutôt bon élève quoique pas mal étourdi et dissipé. En ces temps là, les élèves étaient soumis à la double peine : la punition à l'école quant on avait fait une bétise et la rouste si les parents apprenaient que l'on avait été puni. Mais on essayait toujours de se débrouiller afin que les parents ne soient pas trop au courrant de nos écarts de conduite. Mais il y avait le fameux cahier mensuel qui chaque mois devait être signé par les parents, et comme ma note en "Conduite" n'était jamais bien terrible, ma mère allait voir l'institutrice pour lui en demander les raisons. Très souvent après ces entrevues ça bardait pour mon matricule !!!
Néanmoins, tous mes souvenirs de cette période sont de bons souvenirs, j'aimais bien ma petite école du hameau qui a été fermée en 1965, des logements locatifs occupent actuellement ses locaux (La photo). Je l'ai quittée, à 14 ans, après avoir eu mon Certficat d'Etudes, en 1962,  pour travailler sur la ferme de mon père.
Je ne terminerai pas cet article sans remercier toutes les institutrices qui se sont succédées à la communale de Saint Andéol, de 1954 à 1962, elles ont su par leur travail pédagogique inculquer à ces gosses de la campagne les vraies valeurs, celles qui font des femmes et des hommes fiers de leur vie.

J'ai, ensuite fait une formation agricole de deux jours par semaine en alternance avec les travaux de la ferme qui m'ont permis d'obtenir mon BEP agricole.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ton article ma fais rire un peu car on y apprends certaines chose du genre le jeudi qu'il n'y avais pas d'ecole ni de cantine donc on fais des betises haha ! mais sa me fais voir tout le changement qui à entre les ecoles de maintenant et celle d'avant,il y a des changement enorme en l'espace de quelque temps..
et sa me fais penser quand tu parle d'agriculture que pas beaucoup de jeunes savent ce que sais de bosser , etre vendeur cest bien mais ta aucun vrai effort physique , agriculteur et tout sa c'est du vrai travail franchement..et moi en ce moment je fais les vendange à ampuis a vienne et ont est que 4 jeunes sur 15 , il n'y a que des anciens (bien marrant et gentil d'ailleurs et qui picole du rouge a 10h hahaha) et comme ils me disaient "les jeunes des qu'ils font deux heures de vendanges ils partent car le boulot pour eux est trop dur et donc ils ont pas assez de moral pour ce donner le defi d'y arriver.." c'est pas croyable quand meme, j'avoue que c'est dur mais bon..faut ce donner jusqu'à ce qu'on en peut plus réellement..
enfin bon merci pour l'article,c'est sympas de m'avoir fais decouvrir ton année scolaire.
bise

Joune*