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mercredi 28 décembre 2011

Salut Papa !

 


Une page se tourne, une vie s’achève. La tienne commence le 8 aout 1921 à Etables, petit village du plateau ardéchois. La ferme où tu es né est bien vite trop petite pour une grande famille.
Alors ! Il faut partir. Tu as 7 ans lorsque vous vous installez dans une ferme à Saint Andéol avec  tes parents et ton plus jeune frère Marcel. Denise naitra quelques années après. La vie des paysans au début du XXème siècle est rude et les enfants sont obligés d’aider les parents.
 Tu ne fréquenteras l’école communale que les quelques mois d’hiver où le travail est moins pressant. Tu quitteras l’école à douze ans avec quelques notions de calcul et de français. Et comme il faut des sous pour faire bouillir la marmite familiale, tu seras journalier dans les fermes alentour. 
Tes vingt ans,  c’est aussi la guerre avec son cortège de malheur, des copains prisonniers, l’occupation, les restrictions. Tu seras obligé de partir dans les chantiers de jeunesse. Ton caractère d’homme libre se fera mal à la bêtise des petits chefaillons et tu ne supportes pas trop  de chanter : « Maréchal nous voila »,  dans la famille on n’est pas pétainiste. Et puis tu commences à fréquenter la Lise, la sœur de ton copain Albert, les enfants du Gabriel, le « Rouge » de Saint Andieu.
 Tu devras attendre la fin de la guerre, le 28 décembre 1945, pour épouser ta promise. Le Gabriel vous cèdera une petite maison et quelques terres au fond du Pontay. Et une longue vie de paysan commence, « Une année bonne et l’autre non, et sans vacances et sans sorties… » Comme le chante si justement Jean Ferrat.
 Il faut travailler durement,  la terre des coteaux du Bas Dauphiné ne se laisse pas apprivoiser facilement. Il faut s’échiner sous le soleil brulant d’été pour les foins et les moissons, se geler l’hiver pour nourrir les bêtes et les abreuver quand le froid a solidifié l’eau du bassin… Mais tu aimes ce métier et tu sais profiter des quelques petites joies qu’il peut apporter : un grenier bien plein, un champ bien biné, la « cote 44 » pour une livraison de tabac, des bêtes bien nourries…
  Mais tu sais aussi profiter de ces petits instants de bonheur pris sur la routine quotidienne, c’est la chasse avec tes copains l’Albert et le Léopold, c’est les veillées autour d’une rotie de bécasse, d’un civet de lièvre ou d’une fricassée de porc, c’est la pétanque ou la belote du dimanche après midi avec ton beau frère et tes neveux, c’est le Tour de France que tu écoutes sur l’antique poste de radio qui trône sur le buffet de la cuisine, c’est l’apéro avec les copains quand les asperges se sont bien vendues sur le marché de Claveyson…   Comme tous les gens simples, tes gouts le sont aussi. 
 Puis arrive le temps de la retraite que tu partageras avec Elise, ton épouse qui nous  quittera en janvier 2004. Mais pour toi, le retraite ne signifie pas rester inoccupé, tu seras toujours là pour me donner un coup de main ou pour t’occuper de tes petites filles, Anne et Fabienne.
Je te dis : « SALUT PAPA », je ne te dis pas « Adieu », ni « Au revoir », comme toi, je pense que l’on ne se reverra pas dans un monde que l’on nous dit meilleur. Mais il   faut que tu saches que tu vivras toujours dans la pensée  et dans le cœur de tous ceux qui t’ont côtoyé, aimé et apprécié.
REPOSES EN PAIX PAPA !

10 commentaires:

la chatelaine a dit…

Joli hommage à ton PAPA
Une dure vie bien remplie et un bel exemple pour être heureux malgré les tracas quotidiens
Finalement on ne profite pas assez des moments trés simples, on cherche souvent ailleurs ce qui est prés de nous
Nos ancêtres eux savaient le faire
Les larmes coulent sur mon visage en lisant sa vie et tout cet amour que tu as pour ton PAPA

Fabienne a dit…

bel article pour le papi qui me permet de mieux le connaître.
bises

Anonyme a dit…

Bien dit George.
Monique

Anonyme a dit…

Lu ce "Salut Papa "avec beaucoup d'émotion .Merci de le faire connaitre ainsi un peu : une vie simple et bien remplie ..bien de chez nous !Ce résumé fait passer et partager tout cet amour en circulation...
Tres amicalement et chaleureusement .
Anne-Marie

bl a dit…

Que d émotions en lisant ce bel hommage destiné a ce père. Amitiés et condoléances.Dadou

le-livre-de-joune a dit…

coucou c'est joune , j'espere que ce n'est pas trop dur pour toi , enfin bon mes condoleances quand meme.. :s bisous

le-livre-de-joune a dit…

oui en ce moment j'ecoute pas mal de chanson française , comme depalmas , saez,noir desir , dont la rue ketanou et grand corps malade..ect

depoilenpolitique a dit…

tu m'excuseras de n'est pas venu plutôt sur ton blog ,et je viens de connaitre la triste nouvelle , "tu aurais pu vivre un peu plus longtemps " chantait J Ferrat ,oui nos proches parte toujours trop tôt , comme chaque fois qu'arrive un drame dans une famille c'est tout un pan de la vie qui remonte à la surface avec son cortège de bon et moins bon moments qui ponctuent toute vie dans mon département Emile Guillaumin écrivit" La vie d'un simple"ce livre colle terriblement à la vie paysanne et quand je lis ton papier sur ton père c'est toutes les vies paysannes qui viennent se coller à cette rétrospective une vie terriblement dure , terriblement attachante, terriblement humaine et authentique : une vie paysanne....
je te présente toutes mes condoléances , mais aussi mon amitié à toi mon camarade paysan qui sait tellement bien faire vivre nos quotidiens

Jean Claude Depoil

Nico a dit…

Salut le vieux rouge, je ne vais pas souvent sur internet ces temps-ci, mais ton blog reste une valeur sure que, hélas, je n'avais pas lu depuis longtemps. Mais l'on m'a parlé d'une prose, d'un texte qui concerne ton papa, alors... Comme le dise certains, il faut profiter des moments simples. Pour moi Le René, c'était une petite marche partant de la cours de la ferme, passant devant la grange, puis la cerisaie, pour rejoindre le champ d'abricotiers au sud de la ferme. Ce sont entre autres des souvenirs qui me reviennent en mémoire, mais je les ressent comme si c'était hier... Pas très bavard, Le René, mais c'était un plaisir de le voir car on avait jamais l'impression de l'embêter, toujours heureux de voir quelqu'un, même si je pense que les cons, devaient vite déguerpir. C'est une dure perte pour ta famille et toi... Je me joins à votre tristesse... Ce sont toujours les hommes bons qui nous manque, alors je peux dire qu'un homme nous manquera.

Amitié, Snurff

Радомир Эра a dit…

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