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dimanche 25 mars 2012

Un article de René MERLE...

Curieux pays, où, réceptions officielles de chefs religieux aidant, le fameux "vivre ensemble" désigne chacun par son appartenance : les Français sont catholiques, à la rigueur protestants, ils sont musulmans, ils sont israélites... Ainsi obtient-on un cocktail censé représenter la France, dans sa diversité. Diversité proclamée fraternelle, en dépit des avatars (les tragiques événements récents en témoignent).
Je n'ai aucune envie d'arborer une étiquette dans cette galerie monothéiste (les Boudhistes m'en excuseront). Aucune ne me conviendrait. Cependant, je ne pense pas être original en affirmant que si étiquette il doit y avoir, je suis athée. Non pas agnostique, mais athée. Ceci dit sans la moindre animosité à l'égard de mes compatriotes professant des convictions religieuses : notre République laïque garantit à chacun liberté et respect de ses convictions et pratiques religieuses...
Dans les médias comme dans les discours officiels, jamais n'est mentionné cet athéisme profondément enraciné dans la réalité française. Cette occultation, de plus en plus affirmée au profit de l'affichage des religions et des églises, procède implicitement d'une négation des fondements de la République. La fameuse "Union nationale" dont on nous rebat les oreilles (nous en reparlerons), ne peut rassembler que des citoyens de la République, et non des adorateurs de tel ou tel Dieu. Des générations se sont battues pour que ce ne soit plus la loi proclamée Loi de Dieu qui régisse notre vie en commun, mais la Loi républicaine. Confortée dorénavant par la liberté des cultes, qui est le fruit de notre grande Révolution, cette Loi de Dieu a dû quitter (par la grande porte) le champ de la légalité républicaine pour éventuellement investir l'intimité de chacun. 
Comment ne pas voir que certains aimeraient voir la Loi de Dieu, ou plutôt aujourd'hui la loi des Dieux, entrer à nouveau, discrètement par la fenêtre, en attendant de reprendre sa posture impérative. 

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