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dimanche 24 juin 2012

Perspectives "à gauche"

Au-delà de l’immense soulagement d’être débarrassé de la coterie ultra-droitière, quelques considérations sur l’avenir de « la Gauche ».
Dans la logique du système consulaire mis en place depuis la réforme Jospin-Gauche plurielle (quinquennat – législatives après la présidentielle), alors que presque la moitié des électeurs font la grève des urnes, et qu’un cinquième vote Front national, le piège de la bipolarisation à l'américaine s’est refermé sur les partenaires éventuels du Parti socialiste. Aux législatives, le choix entre Parti socialiste et U.M.P est apparu comme le seul pertinent à la majorité des électeurs.
Le score des écologistes est plus que décevant. Ils ne doivent leurs élus et leurs ministres qu’à un accord pré-électoral, qui les assujettit à leur allié.
Les ambitions du Front de Gauche n’ont pas été satisfaites : ses candidats, à 80 % communistes, n’ont pas bénéficié de l’effet Mélenchon. Dans un contexte de luttes défensives généralisées, beaucoup de ses électeurs de la présidentielle ont préféré assurer le moindre mal : un PS qui limiterait la casse. Pis, ce PS s’est employé à bouter les députés PC (dans la ligne, ou réformateurs) hors de leurs bastions populaires traditionnels et sociologiquement en mutation : les résultats du 93 ou d’Ivry en témoignent. Le Front de Gauche a donc perdu son pari de gagner un nombre de députés suffisant pour peser sur un PS n’obtenant pas la majorité absolue.
Par ailleurs, François Bayrou est hors jeu.
Le nouveau président et son parti ont donc les moyens de décider seuls, et ils ne s’en priveront pas. On connaît leur programme, qu’ils ont présenté comme non négociable. On connaît moins, ou mal, les modalités de son application, particulièrement en matière sociale, économique, financière, écologique.
Nul doute que, dans les mois à venir, ces modalités d’application seront douloureusement reçues si, comme on peut le craindre, elles s’inscrivent dans la logique des exigences européennes, et dans l’allégeance aux lobbies de « décideurs » capitalistes.
Les écologistes se sont interdit d’avance toute atteinte à la solidarité ministérielle. Les députés du Front de Gauche, presque tous communistes, se présentent en soutien critique de la majorité. Mais, de toute façon, la majorité n’a pas besoin d’eux. Reste à savoir comment ils seront les porte-parole des millions de Français exaspérés qui vivent dans l’insécurité sociale, la gêne, voire la misère, et comment, sur des positions de classe, ils seront porteurs de propositions claires et mobilisatrices. Reste à savoir aussi, et peut-être surtout, si ce FdG demeurera une alliance électorale attractive entre partis gardant leur spécificité, ou s’il veut se substituer, en tant que nouveau parti, aux partis qui le composent, et en particulier à un PC menacé d'éclatement, ou de disparition. L'expérience de Die Linke et de Izquierda unida ne semble pas à cet égard bien concluante.
 
  René MERLE
http://rene.merle.charles.antonin.over-blog.com

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