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mercredi 21 août 2013

Le roc du Cornafion

La grimpée dans la cheminée

Au sommet, Gilbert et les deux Bernard

Le Cornafion vu du sentier Gobert
 
Mardi 20 août, Gilbert nous propose, à partir de Lans en Vercors, le Roc Cornafion 2049 m par le sentier des 2 cols.(col de l'arc, col vert)
Pour bons marcheurs n'ayant pas peur du vide ( 1180 m de déniv, 19 km et 6h de marche)
Balcon Est. aérien, parfois délicat et exposé.
Pour gravir le sommet il faut mettre les mains sur 20 m, aérien.
De l'antécime franchir une brèche par un pas de désescalade (couloirs exposés peu accueillants de chaque coté) et remonter vers le vrai sommet.
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jeudi 15 août 2013

le rocher de Chironne

Photos Gilbert MASSABO
Nous partons, Bernard, Alain, Gilbert et moi du versant diois du Col du Rousset pour la Via Ferrata de Chironne (une première pour Alain et moi, Bernard et Gilbert ont une bonne expérience de l'escalade ). La paroi est verticale avec quelques passages en dévers. La falaise franchie, nous nous dirigeons vers le But de l'Aiglette où nous cassons la croûte sous l'oeil des vautours fauves. Nous redescendons vers le col de Chironne pour gravir le But de Nève et retour par le Col naturel du Rousset.

dimanche 11 août 2013

Notes de lecture

Depuis la dernière note de lecture, j'ai lu et aimé : 
"Dans la mer, il y a des crocodiles" de Fabio Gueda, le témoignage d'un petit réfugié afghan
"Zé" de Bernard Mathieu, le 1er de la trilogie :"Le sang du Capricorne"
"Le mec de la tombe d'à coté" de Katarina Mazetti, une histoire d'amour improbable et suédoise entre une bibliothécaire et un paysan.
"Le vieux qui lisait des romans d'amour" de Luis Sepulverda, 120 pages de vrai bonheur.

J'ai aussi lu et moins aimé : "La rivière noire" un polar islandais (Hé oui...)  de Arnaldur Indridason.
Et je n'ai pas du tout aimé : " l'échappée belle" d'Anna Gavalda.

jeudi 8 août 2013

Tonton



C’est vrai que ça fait longtemps que je ne t’ai pas appelé  « Tonton », mais plus familièrement par ton prénom : « Albert ».
Ton parcours d’homme, de paysan commence, à St Andéol, le 5 septembre 1921,  tu viens au monde dans la petite ferme familiale du Pontay. Tes parents, Maria et Gabriel ont déjà deux filles : Gabrielle et Elise, Elise était ma mère. Ton enfance, c’est l’enfance de tous les petits paysans, l’école communale de six à douze ans, les vaches et les chèvres qu’il faut aller garder en rentrant et tous les petits travaux qui étaient dévolus aux gamins de cette époque. A douze ans, tu quittes l’école, il faut maintenant travailler. Dans les années trente la mécanisation de l’agriculture n’en est qu’à ses débuts, l’essentiel du travail se fait à la main, les foins, la moisson et la traite du troupeau.
Tu as dix huit ans quant la guerre se déclare et tu commence à gagner quelques sous en allant tuer des cochons dans les fermes et comme tu  es passionné de mécanique, tu t’achèteras  une moto qui  tombe en panne assez régulièrement et le plus souvent il te faudra aller de ferme en ferme à pied avec la caisse de couteau à l’épaule. C’est un travail dur mais ça te plait, tu en rapporteras pas mal d’histoires assez savoureuses que nous aimions t’entendre raconter.   
La guerre c’est aussi l’occupation et la collaboration.  Dans la famille Viron on n’aime pas beaucoup Pétain, le père Gabriel avait ramené de Verdun un éclat d’obus dans l’épaule et beaucoup de ressentiment à l’égard des gradés planqués à l’arrière.  Ces mêmes gradés qui gagnaient leur galon en faisant massacrer la jeunesse de nos campagnes. C’est pour cela que pendant ton séjour dans les Chantiers de Jeunesse, tu seras plus enclin à mettre la pagaille qu’à chanter : « Maréchal, nous voilà ».
Après la guerre, l’hiver, tu reprendras la « charcuterie à domicile », mais maintenant, tu as un associé, Marcel, qui deviendra ton beau frère en 1949. Car c’est en 49 que tu épouseras Denise (qui est aussi la sœur de mon père).
Toujours passionné par la mécanique, tu ne tarderas pas à t’acheter une voiture et un tracteur. C’est deux vénérables engins te seront trouvé par Pierre, le mari de ta sœur Gabrielle qui a un garage à St Vallier. La voiture, c’est une Chrysler avec des roues à rayons, et dans mon souvenir, aussi haute qu’une armoire. Les lundis, tu descendais tous les habitants du quartier au marché de St Donat, car il y en avait de la place dans ce véhicule… Le tracteur c’est un Deering à pétrole et j’étais le roi du monde quant tu me mettais assis à tes cotés sur le garde boue.
Avec Denise, vous travaillerez dur sur la ferme familiale, les gros travaux se font avec de l’entraide, entre voisins, mais il y a aussi le travail quotidien, la traite, le tabac, la basse cour, la maison…Michel nait en 1953 et Jacqueline en 1957 et vous aurez à cœur de leur donner une solide éducation, même s’il faut pour cela faire des sacrifices. Une longue vie de travail.  « Une année bonne et l'autre non, Et sans vacances et sans sorties… » Comme le chante si justement Jean FERRAT.
Une vie de travail, mais qui a aussi ces petits plaisirs, la chasse avec Léopold et René, les veillées et les petits plats que Denise mitonnait le dimanche avec vos enfants et petits enfants autour de la table.
Puis vient le temps de la retraite, une retraite dont  Denise ne profitera pas beaucoup, emportée par une maladie impitoyable. Pour toi, la retraite ce ne sera pas l’inactivité, l’oisiveté n’a jamais fait bon ménage dans votre maison. Sur ton John DEERE, dans les champs où dans les bois, la tronçonneuse à la main, tu trouveras toujours quelque chose pour t’occuper.
Pour certains, il y a une vie après la mort, pour les autres tout s’arrête à ce moment là. Mais pour tous ceux qui t’ont côtoyé, croyants ou non croyants, tu continueras de vivre dans nos cœurs, même si nous ne croiseront plus, sur nos chemins, ta silhouette familière.
Reposes en paix Tonton, reposes en paix Albert,

Syndicalisme

Depuis le décès brutal de Jean Michel Lemétayer, l’ancien leader de la FNSEA, la presse, en particulier locale, n’a pas été avare de compliments sur l’homme et son engagement. Difficile de trouver le moindre début de critique sur son action à la tête du syndicat, étant entendu que l’homme privé était certainement « un type bien », « simple », « débordant d’énergie », « estimé de tous », notamment dans son village d’Ille et vilaine, comme cela a été rapporté dans Ouest France.
Tous, de la gauche à la droite, que ce soit le personnel politique, la presse, ou le monde syndical agricole, y compris minoritaire, ont débordé d’éloges et de bons sentiments sur l’homme, et les réserves sur son action ne se sont que très modérément exprimées.
Bien sûr, le temps des obsèques ne se prête pas à ce genre d’exercice mais ce concert de louanges, certainement justifiées s’agissant de l’homme, ne doit pas masquer l’orientation et l’action du syndicat agricole dont il fut le Président.
Un libéralisme mâtiné de subventions publiques
Rappelons tout d’abord que la FNSEA est le principal lobby agricole et qu’il a du mal à accepter la pluralité d’expression au sein de la profession. Ensuite, on soulignera l’ambigüité qu’il y a à s’inscrire dans le libéralisme dès qu’il s’agit pour l’agriculture française et l’industrie agro alimentaire d’exporter ses produits, et en même temps prôner le protectionnisme lorsque les autres producteurs européens veulent vendre leurs produits en France. On a vu ce que cela pouvait donner en matière d’opérations coup de poings avec destruction de marchandises à l’appui.
Cette ambigüité apparaît également de manière flagrante lorsqu’il s’agit de maintenir contre vents et marées la PAC, très favorable, il faut le dire à l’agriculture française.
Un syndicalisme de combat
Pour se faire entendre, les syndicalistes de la FNSEA, n’hésitent jamais à sortir l’artillerie et les blindés, c'est-à-dire les légumes et les œufs dont ils arrosent copieusement les forces de l’ordre, et les tracteurs et engins qui servent à l’occasion à démolir les grilles des Préfectures ou à épandre le lisier, marque caractéristique de leur passage.
Dernier exploit en date (le 3 Août), la destruction dans le Finistère d’un portique écotaxe (destiné à facturer la redevance routière applicable aux plus de 3.5 T voulue dans le cadre du Grenelle de l’environnement), par un collectif dans lequel figurait la FDSEA.
Il est intéressant de constater que ces actions ont toujours bénéficié de la mansuétude des pouvoirs publics (de droite ou de gauche) qui laissent complaisamment entrer les tracteurs jusque dans les centres villes où ils bloquent la circulation, au mieux, ou démolissent, au pire, des bâtiments publics.
Notons enfin que des courants traversent le syndicat et que les intérêts divergent entre céréaliers, producteurs de lait, de viande (porc, volailles, bovins, ovins,…), mais qu’en l’absence de pluralité syndicale, les affaires se règlent entre « amis » au nom d’une solidarité agricole plus ou moins factice.
Les laissés pour compte du modèle
Le syndicalisme agricole incarné par la FNSEA bénéficie donc d’une place à part dans le paysage français. Pour autant le modèle d’agriculture qu’elle incarne est-il efficace ?
Une partie de la profession agricole souffre et de nombreuses exploitations ferment chaque année en raison d’un modèle d’agriculture intensive prôné par la FNSEA et la course à la mécanisation qui va avec. Les petits agriculteurs, prisonniers de ce modèle, se sont endettés au-delà du raisonnable avec la promesse de remontée des cours qui ne vient que rarement et ont épandu engrais et pesticides fournis par les coopératives au-delà du raisonnable. Les banquiers, y compris ceux qui se revendiquent proches du monde agricole, mais qui ne sont pas des philanthropes pour autant, procèdent, au mieux à l’étalement des dettes ou au report des intérêts, ce qui revient tout juste à rallonger la laisse de l’agriculteur et à différer l’échéance de la liquidation de l’exploitation.
Ce système profite à ceux qui s’inscrivent dans le schéma productiviste, qui voient là la possibilité de racheter pour une bouchée de pain, terres, bâtiments et matériels tout en orientant les agriculteurs ruinés vers le RSA.
Et l’environnement dans tout cela ?
On l’a dit, le modèle productiviste avec ses excès est préjudiciable à l’environnement et ce ne sont pas les concepts plus ou moins fumeux sur « l’agriculture raisonnée » ou « durable » ou « responsable », chargés de faire oublier l’agriculture bio, qui pourront nous convaincre de la suprématie du modèle proposé par la FNSEA.
La Bretagne est bien placée pour vérifier les conséquences des rejets agricoles dans les cours d’eau. De superbes marées vertes agrémentent si l’on peut dire, les côtes, et à chaque fois, c’est la puissance publique (l’Etat, les intercommunalités, les communes,), c'est-à-dire le contribuable, qui paye les frais du nettoyage, comme par ailleurs à la suite de chaque manifestation.
Le bal des faux culs
Alors, voilà, il y avait quelque chose d’affligeant dans cette quasi unanimité de louanges sans nuances dont on pourra dire, pour l’expliquer, qu’elle concernait l’homme et non l’organisation syndicale.
Quelques députés auront sans doute fait le minimum. D’autres élus, de gauche également, mais sans doute animés par les prochaines échéances électorales, en on fait un peut trop dans la brosse à reluire, quand ceux de droite pouvaient enfin faire preuve d’une sincérité sans faille.
Trois Ministres de gauche se sont déplacés pour la cérémonie mortuaire et un message du Président de la République à été lu. Un sans faute dans cette période estivale peu propice à la mobilisation (souvenons nous des ratés lors de la canicule). On n’a donc pas entendu les flingueurs de l’UMP reprocher quoi que ce soit au gouvernement actuel, d’autant que les dirigeants de ce parti ne semblaient pas présents aux obsèques.
Une seule personnalité politique (l’ancien Ministre de gauche de l’agriculture Louis Le PENSEC) aura nuancé son éloge par une réserve sur les convictions du défunt qui n’étaient pas partagées par tous. Il est bien seul à n’avoir pas manié la langue de bois et à l’avoir fait dans le respect du défunt.
Un exercice de communication politique globalement bien réussi, donc, mais qui aura occulté bien des choses sur la réalité du monde agricole d’aujourd’hui, ses sous prolétaires qui crèvent la faim, et sur les attentes et questionnements des citoyens en matière de traçabilité des produits, de coûts de production, d’environnement et de liens entre l’agriculture, l’agro alimentaire et la grande distribution.

Michel DROUET

Un article très intéressant, qui je l'espère suscitera quelques commentaires.